Ceci N'est Pas un Tuto (Ep.03) - Les Castings

Les aventures de David

J'ai assez largement développé le contexte dans l'épisode 2. On a attaqué la deuxième journée de tournage le coeur rempli, et avec la certitude qu'on aimait faire ce qu'on était en train de faire. Ce qui a été en réalité le point de bascule du projet CNPT.  Là où tout me coûtait - parce que je peux être un sale con, à ma façon - le fait d'être à domicile, avec tout mon matos, d'avoir Mickaël full dispo, et d'avoir passé une journée de tournage entre rire et efficacité, et une soirée assez délicieuse (no pun intended), j'étais désormais en joie à l'idée d'enchainer cette deuxième journée. 

Si bien qu'à l'issue de ces deux journées de tournage, le plaisir de travailler avec mon frère m'a sincèrement marqué. Les belles relations de travail me semblent encore plus rares que les belles amitiés et histoires d'amour. Plus aucune raison de ne pas honorer tout ce qui venait de se produire. Baptème terminé, communion faite, seule la confirmation resterait à réaliser. Amen

Tournage

Heure de gloire. J'ai un rôle dans cet épisode. Même deux. Manifestement, j'ai (et aurai) toujours un rôle de con. Le con que j'incarnais cette fois : un comédien incapable de suivre les indications d'un directeur de casting. Rigolades en masse. Scène qu'on a tournée 10 fois probablement.

Mon rêve se réalisait donc, mais, dans la joie, j'ai commencé à négliger un peu certains aspects. Décors mal pensé pour certaines scènes, qu'on a finalement exclues de l'épisode, et problème de lumière ça et là. Sans que ce soit la leçon du siècle, je prends conscience à ce moment que maintenir un même niveau de qualité sur 2 journéees consécutives, alors que la fin du tournage approche, n'est pas si simple. Ca m'a servi pour l'épisode suivant, bien dodu et sur deux jours également, mais où j'ai pu aménager de nombreuses et précieuses pauses pour m'assurer d'être toujours en alerte.

Derush. & Montage

Conditions identiques à l'épisode 2, même petite matrice Google Sheet qui m'a toujours bien aidé.

Après les déconvenues de l'épisode 2 et les problèmes de longueur, ce montage, même si le nombre de personnages s'est multiplié, fut relativement simple. Peu d'infographies, pas de gros tricks, pas d'astuces particulières à mettre en place. Agréable. Seule légère frustration au montage : les choses qui nous avait fait hurler de rire n'étaient plus si désopilantes au premier montage. Il parait que c'est un classique. J'ai dû re-rythmer pas mal de choses.

Je vous évoquais la dernière fois l'interêt du crop cinémascope pour créer certains effets simples. Il y en a un à 0'51''. Juste un suivi méga simple pour un effet de pano vertical, permis, donc, par le fait que je dispose de pas mal de pixels en rab en haut et bas.

Graphisme & Sound design

Que dalle. Merveilleux.

Sound cleaning

La leçon de l'épisode 2 assimilée, j'ai dit un gros merde au problème de son. Donc son pourri, assumé. Le truc fabuleux, c'est qu'en ayant passé 0 seconde sur cette problématique (VS 8h sur l'autre épisode), mon frère et certains commentaires sur fb, ont lâché sans aucun tact « Ha, t'as corrigé un peu le problème de son ! ». Tout à fait bande de cons.

Étalo du pauvre

Ma relative fatigue - et donc mon laxisme - à la réal m'a donné plus de taf en postprod, pour découler sur une maxi frustration ... Et de la même façon que j'évoquais dans l'épisode 2 à quel point le fait d'avoir chié sa prise (d'image ou de son) était critique, je me retrouvais avec un soleil qui a tourné toute l'après midi en arrière plan, avec en conséquence une belle zone totalement cramée qui arrivait petit en petit plein cadre et me créait des écarts d'exposition gigantesques. Le visage de Mickaël était éclairé à la lumière articielle, donc relativement safe, ce qui est sûrement le plus important.  J'ai également fini par lâcher l'affaire en assumant ce bon raté de débutant.

Pour le reste, on reste dans la ligne esthétique des autres épisodes.

L'épisode

Le commentaire de Mickaël Délis

Amie comédienne, ami comédien, postulant(e) à la gloire ou juste au noble artisanat, candidat(e) à l'intermittence menacée, élève fraichement sorti(e) d'école, collègue qui doute et pense à en finir à chaque fois qu'il ou elle n'est pas reçu(e), accepté(e) ou sélectionné(e), cette vidéo est pour toi.

Kit de survie au si difficile exercice du casting, lumière sur un terme lourd d'étymologie et recouvrant une réalité souvent guère plus légère, ces quelques minutes nourries d'un empirisme certain visent à te faire relativiser et a (re)considérer ce drôle d'exercice qu'est celui du casting.

Il ne s'agit pas ici de débattre sur le si difficile accès à celui-ci (qui le rend d'ailleurs si évènementiel), cela ferait l'objet d'une autre vidéo, mais bien plutôt d'en décortiquer la réalité pour le dédramatiser et l'apprivoiser. Et démythifier dans la foulée celles et ceux qui te les feront passer.

Il existe des gros(ses) con(ne)s pas sympa en total abus de pouvoir, mais heureusement, il y en a aussi beaucoup d'autres qui sont aussi généreux que curieux, des léa, des sonia, des candices, des emma, des ashley, des marianne, des martin, des nicolas, des christophe, des sophie - la liste n'est pas exhaustive - dont la gentillesse n'empêche pas d'être exigenant et ne doit pas te dédouanner de faire ton taf.

Retour sur l'histoire du mot :

• Le terme « casting », tire son origine de l’anglais et vient du verbe cast, irrégulier de son état et qui, dans son sens usuel, premier, et le plus large, veut dire Jeter ( issu de « kasta » en Old Norse (+/-1200) synonyme de « throw ».)
• Par extension, dans sa forme nominale, outre le « lancer » ou le « coup » pour le sens le plus commun, a cast , signifie la distribution au sein d’une équipe de théâtre ou de film.
• Il n’est donc pas inintéressant de noter que « cast quelqu’un » veuille à la fois dire aujourd’hui choisir ce quelqu’un – ce sens-là est plutôt récent (première entrée en dictionnaire recensée en 1711 par étymologyonline « distribute the parts (of a play) among actors) - mais aussi, voire surtout le jeter, le rejeter ou carrément le bannir. « he was cast from this city and had to live elswhere » dit word référence en phrase d’exemple sur le web, soit ; il fut rejeté – ou banni – de la ville et fut obligé d’aller vivre ailleurs"

Petit focus sur les réal cinoche qui font de la publicité (Klapish, Attal, Wenders, Spielberg … ) : 40 réalisateurs célèbres qui ont prêté leurs talents à la publicité (Blog « Pub en Stock »)

Et cadeau : Dolan pour Jean Coutu à 8 ans (les vilaines pubs n'empêchent donc pas le génie de s'exprimer et/ou d'être reconnu) En vidéo

À venir sur la page CNPUT, la lettre à un(e) directeur/trice de casting connard/connasse. En l'occurrence c'était une connasse. Bien que dans ce domaine précis la connasserie soit nettement plus concentrée chez les hommes. Extrait ...

Que vous ne soyez pas fan d’une proposition est tout à fait légitime. Que l’univers d’un comédien vous déplaise ne doit pas vous faire oublier que votre propre univers peut être déplaisant, sans pour autant être indigne de respect et de considération. Pas une seconde je n’ai eu la grossièreté de vous dire que je n’étais pas vraiment fan de votre façon de bouder le texte, de négliger l’écoute, de chier sur la situation et de vomir sur le temps qui peut s’immiscer entre deux répliques. Non, j’ai essayé de comprendre pourquoi, quel était votre chemin, confronter nos visions là où il n y’eut chez vous que rejet et mépris. Je n’ai pas à sourire et quitter la salle comme s’il était normal de se faire traiter comme une merde par une jeune personne qui se comporte objectivement comme une conne.

Et après ?

Globalement, moins d'évènements marquants à la sortie de cet épisode. Quelques agences de comédiens et mannequins ont relayé la vidéo.