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Light Painting (Ep.3)

Penne D'Agenais

Après l'épisode 1 et 2, techniquement, on commençait à posséder un peu l'affaire. Une session de plus de 4h, de loin la plus mûre à tous les niveaux, avec peu de choses à jeter finalement. Probablement aussi la première fois qu'une démarche artistique s'est posée au préalable. La sélection aurait pu être tranquillement doublée. On notera un igloo à 6 (ou 7 ou 8) layers (amazing) et un perfect igloo réalisé au balais. Très grand kiffe de copains.

Matos

Pierre est arrivé avec pas mal de nouveaux trucs, mais en particulier une grosse lampe torche à LED, avec une 40aine de LED.

Comme d'habitude, des petites torches mono LED faisait partie du pack, ainsi que notre kit de filtres « maison » à placer sur ces torches (des cul de bouteille de perrier, de badoit rouge, des bouchons jaunes, etc.)

On s'est posé en amont pour imaginer la partie technique du painting. Like professionals. L'enjeu, c'est souvent « comment garder une fluidité de mouvement » et « comment conserver des distances fixes lorsqu'on en a besoin ». On a finalement intégré 4 outils supplémentaires au kit. Un balais, un bambou (une barre en ce que vous voulez ferait l'affaire), une corde et des ballons à gonfler.

On savait que tôt ou tard, on passerait une nuit ensemble. Personne ne nous avait prévenu que ça serait une nuit à Lighpainter comme des petits foufous.

Painting

Les premiers essais se sont faits en couleur. On a utilisé la corde pour conserver la même amplitude de mouvement, façon « bolas » d'une certaine façon, même si les circassiens nous font peur a priori. Ça a permis de créer des trucs assez « définis ».

Puis, en accrochant la corde à un piquet, et en attachant 3 torches à la corde, réparties de façon relativement uniforme, on a pu créer des effets intéressants. L'idée, c'était que le point de fixation obligeait un effet conique, là où nous, on pouvait gérer l'amplitude du cercle en fin de corde. Ca donne un effet concentrique, qui finalement évoque un peu des méduses.

On a également placé des LED dans des ballons gonflés, qu'on laissait dériver dans un bassin. C'était amusant et prometteur, mais l'effet fantomatique recherché n'était pas au RDV. On est passé à autre chose.

fucking white

On a ensuite testé la mega lampe torche. Assez large (une 30aine de centimètres), et super lumineuse, la marque laissée à l'image était assez épatante. Lorsque les mouvements étaient fluides, ca évoquait un ruban continu. On a fini par produire une quantité énorme de clichés sur ce principe. Danser avec la lumière, garder une fluidité totale, et essayer de créer des perspectives. J'ai du fermer à f/11 pour commencer à obtenir des rendus de perspective assez intéressants et relativement nets, si bien que Pierre pouvait de son côté partir d'une dizaine de mètres au fond et revenir vers moi tout en exécutant des mouvements. On avait une logique travelling et panoramique en même temps. J'ai le souvenir qu'on était épaté par le résultat. Et sur cette base, d'ailleurs, on a commencé à ne travailler qu'avec des lumières blanches, parce c'était beau, bien plus beau que les couleurs, de façon incontestable.

Je crois qu'on a enchainé avec un igloo. Pour faire un igloo lumineux, t'as besoin d'un mec précis. Pas Pierre donc. Il se place en un point de fixation, au sol, avec une perche (ce que vous voulez) qui possède à son bout une source de lumière. Puis, en ayant le bas de la perche au sol, de haut en bas, il balaye, verticalement. Une fois en bas, on tourne, de quelques degrès, et on remonte, puis redescend, etc. jusqu'à faire 360°. Bam, igloo.

Pierre a ensuite constitué une perche munie de 6 à 8 torches réparties relativement uniformément. On a exécuté la même technique. Et là, claque visuelle. Un igloo avec plusieurs couches.

Enfin, on a repris le balai auquel on a fixé la mega LED. Nouvel igloo, parfait, avec une impression d'uniformité de la couche.

Retouches

Au final, les clichés étaient vraiment bons, mieux que tout ce qu'on avait pu réalisé jusqu'alors. Là, en 2018, j'ai pris le parti de tout passer en Noir et Blanc, parce qu'objectivement, c'est mieux. Ce qui m'a d'ailleurs obligé à retoucher toute la session 1 faite au Cap Ferret. Il y avait des trucs intéressants en couleurs, mais une fois de plus, le noir et blanc apportent une dimension esthétique sans pareil lorsque les contrastes sont aussi marqués. Le vide et la lumière.