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Délis & Burger | Second Chance, le clip

Video & Story

Second Chance, premier et dernier Track sorti sous le nom ulys, s'est finalement vu accompagné d'un clip co-réalisé, qui est passé par 30 phases avant de devenir ce qu'il est.

Je ne compte pas les heures de débats, ni les heures de travail sur l'histoire originale du clip V1, V2, qui n'auront absolument rien à voir avec le clip final.

Après avoir jeté le premier scénar, qui n'était pas si pourri d'ailleurs, on s'est bien excité sur l'histoire suivante :

Scénar V2

L’action se déroule à Paris, à notre époque. On suit la journée habituelle de Niko, directeur mkg, en couple avec Marie dans un T2 du centre parisien : se réveiller aux côtés de sa femme, se préparer avant d’aller au bureau, faire ses 7h de travail, sa pause de midi où il mange comme tous les mardi avec son père, rejoindre ses meilleurs amis pour un apéro dans un bar du quartier, et rejoindre finalement sa femme pour un repas avec un couple d’amis.

Sa vie lui semble tout ce qu’il y a de plus “normal” et accompli, mais une suite d’évènements et d’altercations croissantes avec ses proches va bouleverser son équilibre et ses convictions sur ce qu’il croit être l’amour.

Ce matin-là, dans la salle de bain, sa compagne décide de le raser à sa place et finit par le couper par accident, enclenchant une dispute où chacun finit par reprocher diverses choses à l’autre : “m’aimes-tu vraiment ?”. Cette question va le suivre toute la journée, du bureau à sa pause de midi à son apero avec des amis, le conduisant à devenir fou de rage de ne pas rencontrer d'adhésion de la part de ses proches, accusant tous ceux qui l’entourent de ne pas l’aimer.

Dans un dernier coup de sang, il quitte son repas d’amis et s’isole, déambulant dans la rue, ivre et tourmenté, jusqu’à s’évanouir, le conduisant dans un monde onirique et angoissant où une horde d’enfants lui demandent “do you love me ?” avant de le poursuivre et qu’il ne se voit lui-même, enfant, essayer de tuer sa version adulte avec le rasoir qui l’avait coupé le matin même.

A son réveil, en sursaut, il engage une fuite en avant, mais sur le trajet, toutes les personnes qu’il a croisées dans la journée se re-manifestent au travers d’apparitions étranges : le conducteur de taxi ressemble à son père, la prostituée qui l’aborde ressemble à sa femme, les mendiants qui gênent sa marche sont les sosies de ses deux amis … dans une dernière panique, au lever du soleil, il s’engage dans une course folle qui lui évoque son enfance, là où il courrait dans les champs de sa campagne. Il finira sa course face à lui même, l’enfant qu’il était, à qui il demande finalement “do you love me?”

Sur cette base, on contacte pas mal de monde, rendez-vous, storyboard, repérage, découpage, etc. Le clip est techniquement à 80% prêt à être tourné. Désistements, complexité de tout un tas de choses, et une suite d'évènements réduisant nos dispos à peau de chagrin nous obligent à abandonner cette idée, ce qui fera sincèrement bien chier, pas que pour les 10 jours de travail foutus en l'air, mais surtout parcequ'on voulait vraiment raconter cette histoire.

Le jeu de la deuxième chance

Quelques semaines plus tard, j'appelle Bastien pour lui proposer une nouvelle idée, plus simple, avec moins de personnes impliquées, et un clip en mode bricolage. Engouement. On tord l'histoire initiale pour lui donner un poil plus d'enjeu, on ré-écrit le clip et on s'invente le jeu de la deuxième chance inifinie. On contacte nos fidèles amis Mickaël (mon frère) et Slimane, et on s'y met en vrai. On décide de réaliser le clip et de se démerder comme des grands.

Je me lance alors dans la création d'une soixantaine de cartes à gratter, pendant que Bastien récolte une monstruseuse quantité d'accessoires dont un putain d'orque géant à gonfler, un poulet, un gâteau d'anniversaire, et une lampe Jesus. J'ai trouvé à l'instant une vidéo insupportable, mais elle vous expliquera au moins comment DIYer une carte à gratter ... ça peut servir.

Je vous passe l'anecdote de la nuit de tournage à jeter, la faute à un problème technique totalement lunaire (Le saviez-vous ? Lorsque vous tournez en Ville, il faut que votre putain de vitesse d'obturation soit harmonisée à la fréquence des lumières de la putain de ville ? sans quoi votre image subit une espèce de balayage d'ondes noires du plus bel effet. Plus d'explications ici). Ca se passera en 2 nuits, on appelera finalement Clara pour jouer « La femme », et on bouclera le tournage et ses 100 accessoires le coeur léger, en dépit des accrochages habituels avec mon frère (do you love me ?). Yes.

2 nuits plus tard, une journée de montage après, le clip est fini et projeté, puis publié, avec une certaine fierté, quelles que soient les conséquences et le maigre nombre de vues et d'écoutes.